PARIS JEAN BOUIN (2 novembre)
Au vent transverse et froid, rubans de pluie s’affolent,
A la lumière crue, galaxie de jeux d’eau.
En découpe au ciel noir un toit comme corolle
Quand nos bleus-blancs sur tapis vert
– la pluie en continu ne les perturbe pas –
Appliqués, décidés, à la lumière froide
Se préparent au combat.
Un combat auquel l’adversaire saura donner juste réplique un quart d’heure durant avec en prime une violente charge épaule en avant qui mettrait au tapis et pour quelques instants notre numéro 9. Violence à laquelle monsieur l’arbitre n’accordera, et sans observation aucune, que simple pénalité.
A 6-0, nous attendions des nôtres un essai. Mais s’il vint, ne le serait qu’en faveur du Stade Français, au jeu maintenant plus fluide et régulièrement déployé. Une seule erreur défensive des nôtres et le tableau, à la pause, indiquerait 9 -10.
Soucieux nous attendions la reprise car, par le passé, nous y fûmes presque toujours, sur terrain adverse, qu’âmes errantes.
Aujourd’hui, le jeu de départ serait à la hauteur de celui de première mi-temps, et seuls trois cartons jaunes successifs – dont deux particulièrement stupides, bien que venant à la suite de suite de provocations – si ne freinèrent ni élan ni envies, seraient tout de même un handicap certain. Car malgré l’enthousiasme, en charges d’avants et relances – trois franchissements à trois en cette deuxième période -, le tout allié à une défense hors pair rien ni ferait. Terminée à 9 – 13 cette rencontre dont les joueurs peuvent être très honnêtement fiers restera toutefois empreinte de regrets. En leur camp comme dans le nôtre, supporters attentifs, passionnés. Une belle occasion de première victoire à l’extérieur – et de grand souffle d’air – venait de s’envoler.
En matinée, Paris capitale avait été offerte à notre vue, avec toutefois quelques pas sur les pas des touristes. Monuments, parcs grilles et bâtisses, jardins et parcs défilèrent. En même temps que noms de femmes et d’hommes qui firent de la France Pays des droits de l’homme. Dont il n’est pas certain, aujourd’hui, qu’il puisse être qualifié de tel.
La fin de la rencontre déboucherait sur un repas commun, quelques anciens parisiens s’étant joints à nous, si bien qu’Issy les Moulineaux – dont l’un des quartiers donne à vif sur quais de Seine – hier bourg de moulins puis d’aéronautique, nous accueillit de nuit. Une nuit qui fut courte. Au matin, échanges brefs. Silences et petit déjeuner copieux.
Déjà le car attendait à la porte.
En petite ceinture comme partout ailleurs les rues seraient désertes, les habitants les ayant fuies en ces journées Toussaint.
La vallée de Chevreuse en longues pentes toujours bordée de hautes forêts serait notre relais vers la route plein sud.
Bayonne en bout de route jusqu’à l’heure de nuit.